dimanche, avril 16, 2006

D' une année sur l' autre...

Comme quoi, la constance de nos amis cubains n' est pas la première qualité qui saute aux papilles. surproduction oblige, je m' étonne toujours des aléas de certaines vitoles qui, au gré des années, évoluent plus ou moins bien.

Prenons le D4 de Partagas, le robusto (et cigare tous modules confondus) le plus vendu en France, remarquable de puissance et de complexité il y a encore 3 ans, il a connu un gros passage à vide avant de se rapprocher à nouveau de ce qu' il était jadis. Même chose avec le Magnum 46, pour moi le meilleur des corona gordas, qui a un peu perdu de sa complexité (quid des touches de moka ?) mais qui jouit toujours d' une qualité de fabrication exemplaire.

A l' inverse, des statues indéboulonnables comme le Lusitanias, double corona de Partagas, reste et demeure équivalent à ce qu' il a toujours été, un seigneur qui brille par sa régularité et son excellence. Une autre bonne surprise pour moi, le Ramon Allones Gigantes cousin de Lusi, que je trouvais fade jusqu' alors, explose cette année de richesse aromatique, mêlant le miel, le café, les épices, un vrai bonheur (re)croisé tout a fait par hasard lors d' un diner entre amis. Le Corona de Saint Luis Rey a quant à lui perdu un peu en puissance sur la fin pour gagner en complexité et en arômes pour peu qu' on réussisse à en trouver tant il se fait rare, tout du moins par chez moi.

Ces quelques expériences m' ont décidé à prendre de la distance avec mes fiches, ou tout du moins à redonner leur chance à des vitoles qui ne m' avaient pas plus marqué que ça parce qu' à l' image du vin (décidemment les parallèles sont nombreux), il existe des années plus ou moins bonnes et c' est une bonne idée que de revenir encore et toujours sur l' ouvrage pour voir comment il évolue. C' est à ce prix qu' on retombe parfois sur des trésors.

En ce domaine, comme en bien d' autres, il n' y a jamais véritablement d' acquis.

En vous saluant...

mercredi, avril 05, 2006

3ème billet d' humeur

Beau temps, plutôt de bonne humeur, un Mille Fleurs pas trop serré, tout devrait aller bien et pourtant, stop ! Pause, temps mort, entracte, juste une minute...

Une minute pour se dire qu' on pourrait et peut faire mieux ici et là, que ce n' est pas trop tard, qu' il y a toujours quelque chose à faire. Une minute pour constater la médiocrité dans laquelle on nous a installés et ce qu' on nous prépare, à laquelle on s' est habitués, sur laquelle on se repose au quotidien pour justifier nos paresses, nos lacunes, nos errements, nos échecs, nos démissions. Naitre, avoir de bonnes notes, devenir compétitif, faire ses courses chez Carrefour, regarder Delarue, voter pour le moins mauvais des candidats, répeter et écouter les mêmes poncifs aux mêmes endroits, prôner les grandes valeurs dans sa famille et les oublier bien vite quand on sort de table, construire son semblant de bonheur au détriment des autres, fermer les yeux, regarder à côté, s' excuser soi même ce qu' on reproche à autrui parce qu' on est toujours plus indulgent quand il s' agit de nous, être courageux quand on a envie de quelque chose et lâche quand on ne le désire plus, prendre et ne rien donner, bien commencer les choses mais ne jamais se donner la peine de bien les finir, manier de grands et beaux concepts aussi vite remis en poche quand il faut passer à la pratique...

C' est dans ces cas là, plus que dans les bons moments, que j' ai besoin d' un cigare, d' une promesse d' ailleurs, d' autre chose, d' un moment hors du temps, hors du monde. S' il n' est pas trop serré, pas trop sec, adapté au moment en taille et en goût (souvent le Magnum 46); alors c' est le plus formidable compagnon de route qui soit. Si mes attentes du moment ne sont pas remplies, je sais qu' il saura se rattrapper le jour suivant en donnant le meilleur de lui même. N' est ce pas cela l' amour en fin de compte?


Paradis artificiel? Peut être, mais je préfererai toujours ça à l' enfer terrestre...

P.S : j' embrasse tout de même ma petite tribu sinon je vais me faire taper sur les doigts.