lundi, février 27, 2012

Quai d’Orsay Robusto Embajador (édition régionale) Vs Partagas D5 (édition classique)

Deux vitoles fraichement débarquées et qui ont en commun d'appartenir à cette exécrable mode des petits joufflus qui font désormais passer le module robusto pour un double corona en comparaison. Je l'ai dit, je le répète, je n'aime pas ce format et quand le prix à la vente équivaut ou dépasse les 10 € (alors que le délicieux robusto de Juan Lopez reste tarifé en dessous de cette barre symbolique), Habanos SA nous fait les poches, et ça commence à trop se voir pour ne pas s'en agacer.


(Quai d'Orsay robusto)

(Partagas D5 EL/EC)

A noter, le Partagas D5 a fait l'objet d'une précédente sortie en EL 2008 que je n'avais pas achetée, je ne peux donc comparer les qualités du D5 EL et du D5 édition classique (EC) comme j'avais pu le faire au sujet du Magnum 50 de H. Upmann.
Or, de match entre le D5 et l'Embajador, il n'y a pas eu. Le Partagas s'est vite révélé pauvre en arômes, linéaire, et doté d'une puissance dans sa seconde moitié écrasante. On peut penser que le temps arrangerait ses défauts de jeunesse, mais j'imagine mal par quel tour de magie il pourrait le rendre plus goûteux. A signaler, un roulage approximatif qui a donné lieu à une combustion en biseau. La totale. Partagas facture la demie-heure d'ennui 10.90 €.
J'allumais le lendemain l'Embajador sans conviction, d'autant que je ne prise pas le label Quai d'Orsay dont je trouve les vitoles dénuées de charme et de caractère et Bouddha en a perdu son short devant la surprise : c'est plutôt bon ! La première moitié ne brille pas par son originalité essentiellement boisée mais la seconde se cale sur des arômes légèrement torréfiés et des touches de cuir qui réveillent les papilles. Las, le module est court et on est déjà arrivé au terminus alors que le plaisir pointe son museau. Ici, la frustration vous en coûtera 12.90 € même si, à tout prendre, je préfère la frustration à l'ennui, d'autant que l'exemplaire est bien roulé.
Bilan des courses : je n'aime définitivement pas le module short robusto, les deux cigares pour des raisons différentes sont trop chers, Partagas sait faire des cigares sans (grand) intérêt, et Quai d'Orsay des (plutôt) bons !

Partagas D5 EC : 2/5
Quai d’Orsay (faux) Robusto Embajador ER : 3,5/5

vendredi, février 24, 2012

Juste merci...

Je viens de m'apercevoir que j'avais atteint la barre symbolique des 100.000 visites depuis que le blog est né le 5 Janvier 2006 de l'envie un peu naïve de partager des impressions, des idées, des coups de gueule ou de pieds au cul, et des éclats de rire autour d'une passion somme toute assez confidentielle et de moins en moins populaire avec le temps, celle du cigare et de tout ce qui l'entoure.
100.000 visites, c'est à la fois peu compte tenu de l'audience d'autres blogs ou sites sur le sujet (et je m'en réjouis c'est un indicateur de liberté et de passion) et inespéré puisque mis à part quelques blogs amis, je ne fais la promotion du mien nulle part, que j'ai décliné toute proposition de partenariat ou de publicité pour des professionnels (je ne juge pas ceux qui le font mais je considère que ça dénaturerait l'esprit qui est cultivé ici) et que je compte bien de ne pas dévier de cette ligne pour élargir la base de mon lectorat qui me fait l'amitié de venir me lire et parfois de laisser un commentaire de-ci de-là.
Il s'en sera passé, des choses, en 6 ans : quelques milliers de vitoles parties en fumée, de belles surprises qui m'accompagnent désormais et des déceptions (gustatives) vite oubliées, des camarades de cour de récré venus sauter à pieds joints dans ce bac à sable qui est aussi le leur, des amateurs avertis qui ont guidé mes recherches, des casse-burnes qui sont venus troller le blog pour en repartir aussi vite et anonymement qu'ils étaient venus, des menaces de procès aussi pour oser parler de tabac sans prosélytisme à une époque où les interdits dérisoires se multiplient mais les vrais scandales tolérés...

133 billets, un peu plus de 100.000 visites, 1972 commentaires laissés en bas d'articles, ce ne sont pas que des chiffres, c'est aussi le résultat d'un choix initial, celui du partage, et de l'écho qui lui a été fait; c'est autant d'actes de résistance dans une grande poilade générale au nez et à la barbe des procureurs aux petits pieds qui comptaient nous couper le sifflet.
Alors voila, sans excès de solennelité, merci à vous tous en attendant de partager de nouvelles aventures, improbables ou couronnées de succès.

Vive le cigare, vive Bouddha en short, vive vous, et mort aux cons, sans haine mais avec résolution !

lundi, février 20, 2012

Toscano - Antico

Le cigare italien a, dans le forum P1P2C, un succès inversement proportionnel à son esthétique (11 pages lui sont dédiées, plus que la plupart des autres cigares, c'est dire l'attachement qu'il suscite auprès d'une petite communauté d'aficionados pas si restreinte qu'on pourrait le supposer !). Comme quoi, on peut avoir la gueule en biais et plaire si on prend en compte le caractère et le charme du sujet.
J'ai déjà parlé sur ce blog de son petit frère, l'Extra-vecchio, qui bénéficie d'une maturation de 9 mois contre 12 pour l'Antico.

© serrus71

3 mois, est ce que ça change la donne ? Résolument oui, même s'ils sont tous deux roulés avec du tabac du Kentucky cultivé sur le sol italien ! Après comparaison, l'Extra-vecchio se révèle nettement plus bourru, sauvage, là où la fumée de l'Antico se fait (un peu) plus satinée, toutes proportions gardées. Le 1er campe sur des arômes de feu de bois, le 2nd sur des notes légèrement réglissées.
Pour autant, ce sont deux cigares plutôt virils, à la cape rêche comme de la toile émeri, dotés d'un caractère plutôt abrasif.
D'aucuns le coupent aux extrémités pour en faciliter le tirage, je préfère pour ma part le couper en deux au milieu; c'est affaire de goût dans tous les sens du terme puisque celui-ci diffère suivant qu'on fume le puro italiano en moitiés ou d'une pièce.
Vendus en boite de 5, il vous en coûtera 7.70 € pour l'Antico contre 6 € pour l'Extra-vecchio, une affaire tant les bougres s'avèrent terriblement attachants. Ils ne nécessitent qui plus est aucune attention particulière (si ce n'est d'avoir bien mangé avant) puisqu'ils se fument secs et ne nécessitent donc pas d'être lovés dans une cave à cigare à hygrométrie constante. Que demander de plus !
Là encore, on ne peut parler de cigare de dégustation mais plutôt de cigare de compagnie au sens noble et premier du terme, la note est donc une note de coeur et elle est maximale.

samedi, février 18, 2012

Machetero - Robusto Maduro

Le voila, il est de retour, le cigare de pouilleux à la gueule cassée, sauf que qu'il a subi une cure d'UV et nous revient décliné en maduro, habillé d'un pancho habano.
Même tripe (hâchée), même prix que son homologue claro, m'a assuré le taulier du saloon où je me le suis suis procuré : 2 € pièce, sans le mojito !


Soit. Et alors ? Marketing, ou le visage pâle et le bronzé dégainent des calibres différents ?
Après fumage du calumet de la paix, ça ne joue effectivement pas dans le même registre. Le claro est plus doux, plus crêmeux et empyreumatique, là où le maduro est sensiblement plus puissant et épicé.
Hugh, me dis je en le terminant, j'en rachèterai.
Difficile de noter des cigares qui ne sont pas destinés à la dégustation mais aux plaisirs simples. Je me contenterai de dire que l'homme à la machette m'accompagne depuis de longues années maintenant, et qu'il m'a rarement fait faux bond eu égard à mes attentes : une ballade tranquille avec un vieil ami qui ne pose pas trop de questions et qui répond toujours présent quelque soit l'état de mes finances.
To be continued...

MàJ le 09/03/2012 : il semble que des soucis de remplissage (vitoles trop serrées), de combustion et de décoloration de la cape ont été constatés et que le robusto maduro va être remanié.

mercredi, février 15, 2012

11ème billet d'humeur

Si je me suis souvent agacé sur ce blog de trouver encore aujourd'hui trop de vitoles cubaines bouchées ou mal roulées (d'aucuns appellent ça le charme cubain, moi pas vu le prix à la vente) en déplorant que les cubains se reposent trop sur la notoriété de leur savoir-faire (le sacro-saint "totalmente hecho a mano") et le prestige (en grande partie mérité) de leurs habanos, force est de constater qu'ils ne sont pas les seuls à posséder un talon d'Achille.
Aussi, et bien que j'aie un goût prononcé pour le terroir nicaraguayen qui n'en finit pas de me ravir par son rapport prix/plaisir, je me suis aperçu que certaines marques nicaraguayennes et honduriennes ne s'embarrassaient pas trop quant à la qualité de fabrication de quelques uns de leurs cigares, au demeurant très bons, et dans la sélection des feuilles qui les composent. Ainsi peut-on trouver parfois coincées entre les feuilles des brindilles de tabac, plus ou moins volumineuses, reconnaissables à leur teinte marron-clair/crême, et qui viennent gêner le tirage (sans pour autant le boucher totalement, soyons justes).

Brindilles

Dès lors on doit opter entre la peste et le choléra : les laisser en place au risque que le tirage ne soit pas optimal, ou les ôter en tirant dessus en cours de fumage au risque que la vitole voie sa structure se délier et se ramollir voire chauffer anormalement du fait des galeries d'air qui voient le jour.
D'expérience, je n'ai constaté ce phénomène (conscrit à quelques séries particulières) que sur des cigares façonnés à base de tabac du Nicaragua quand bien même certains sont roulés parfois au Honduras : Machetero (Robusto), Rocky Patel Olde World Reserve (Torpedo Maduro), CAO Brazilia (Box Press) et Man O' War Ruination (Robusto #1) pour le moment.
Or si on peut comprendre que le contrôle qualité soit moins poussé pour des vitoles "tripe courte" (tabac hâché) vendues en fagots à 2€ pièce (encore que, plusieurs aficionados de la marque ont comme moi retrouvé parfois des fils d'acrylique logés dedans, ce qui n'est pas plaisant), on est moins enclin à tolérer que soient négligées des vitoles "premium" (pleines feuilles) et vendues comme telles.
Pour connaitre assez bien (mais on ne finit jamais d'apprendre) le terroir du Nicaragua, je n'en fais pas un problème généralisé et symptomatique mais il me semblerait malhonnête de taper sur les travers des cigares cubains en passant sous silence ceux de quelques uns de leurs compétiteurs.
Qui aime bien châtie bien.

vendredi, février 03, 2012

La Flor Dominicana - Air Bender Villano & Coronado Double Corona

En provenance de Saint-Domingue, j'ai testé une partie de la marque "La flor dominicana" avec la série Air Bender (disponible en France) contrairement à la série Coronado.
En fouinant dans les archives de mon forum favori, je me suis rappelé que j'avais déjà fumé en 2003 le Matatan de la série Air Bender qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable.


Coronado Double Corona

Air Bender Villano

 Je ne vais pas en faire des kilomètres, ces cigares n'ont pour moi pas grand intérêt et on est en droit de se demander comment les zigs de Cigaraficionado ont pu propulser le Double Corona à la 2ème place de leur classement des meilleurs cigares de 2006 (le département publicité a sûrement bénéficié d'un renvoi d'ascenseur sonnant et trébuchant).
Du Saint-Domingue dans ce qu'il a de plus ennuyeux dans le texte : linéaire, herbacé avec des pointes d'épices ici et là, ils démarrent comme ils finissent et l'ennui gagne d'autant plus vite que les modules sont longs. A noter que les palettes aromatiques sont rigoureusement identiques, on se demande où réside l'intérêt de les séparer en deux gammes distinctes.
Agacement supplémentaire pour le panatela Villano puisque les deux vitoles étaient roulées assez serrées et le tirage en fut d'autant affecté, ce qui ne plaide pas en sa faveur.
Ce n'est pas franchement mauvais mais ce n'est pas spécialement bon, au point que j'ai été tenté de me donner un coup de marteau sur les doigts pour me réveiller à mi-parcours.
Je n'aborderai même pas la question du prix puisque même à 1€, je n'y retournerai pas, sachant que chez les dominicains, Ashton ou Arturo Fuente entre autres proposent des vitoles de haute volée, certes un peu plus onéreuses mais à prix raisonnables puisque le plaisir est au rendez-vous.                                      

Coronado Double Corona : 2/5
Air Bender Villano : 1.5/5 (même punition que le très dispensable Matatan)