Je savais que je n' allais pas résister à la tentation bien longtemps... Ce joli lancero me faisait la danse du ventre dans son céllophane, il a fallu que j' aille voir ça de plus près...

Contrairement à ses homologues cubains, on sent au toucher que la cape est plus épaisse et rugueuse, le corps ferme. Je ne me suis pas inquiété plus que ça, sachant que les vitoles en provenance des terroirs non cubains se distinguent souvent par un tirage sans faille.
Le terroir justement : tout Nicaragua, excepté la cape en provenance d' Ecuateur. C' est une des raisons pour lesquelles j' ai jeté mon dévolu sur cette marque puisque je suis assez fan de ce terroir qui offre des cigares de caractère, souvent puissants et terreux.
Quant au module, il est intemporel, un contre-pied à cette exécrable mode des "petits gros vite fumés vite oubliés" soi-disant destinés aux fumeurs qui manquent de temps.
Tiendra t' il le pavé face aux colosses que sont le Série du Connaisseur N°1 de Partagas ou encore le célèbre Lancero de Cohiba ?
Dès l' allumage, le cigare est présent, et délivre quelques crochets de bonne augure. Des notes grillées, un léger goût de bois fumé, réveillent les papilles. Le 2ème tiers, sur un train de sénateur, se voit s' enrichir de notes de cuir sec, de chocolat noir et de café grillé alors que la puissance se fait plus présente... Puissance terreuse qui ne cessera de grimper, et le Cubao sort uppercuts, directs du droit puis du gauche pour vous tapisser le palais et vous laisser repus, presque sonné, la tête dans les étoiles...
J' évite autant que faire se peut de comparer et de mettre en compétition les terroirs - chacun a ses vertues et ses défauts - mais ce cigare m' a procuré un plaisir, une jubilation qui le fait se hisser sur la première marche du podium, ni plus ni moins ! J' adore...
Le meilleur pour la fin : vendu en boite de 30, il revient à un peu plus de 6 $ la pièce !
Attention toutefois pour les débutants, comme le notait JBrice dans un commentaire, confirmé par mon frêre avec qui j' ai dégusté ce saigneur et moi-même, le final est puissant, un peu de cave l' adoucira peut-être mais j' en suis à ne pas vraiment le souhaiter, je l' aime tel qu' il est...
Note : 4.5/5, la perfection n' étant pas de ce monde mais le Lancero de Cubao la caresse du bout des doigts.
P.S : il est criminel que la France se passe plus longtemps de cette vitole (Dr Fred de
P1P2C a goûté d' autres modules, excellemment bien notés également). Mon petit doigt m' a dit qu' un importateur avisé pourrait leur faire prochainement traverser l' Atlantique...