jeudi, juin 07, 2007

.oO(Réflexions...)

Puisque la période est marquée pour l' amateur de cigare par une vague anti-fumeurs qui ne cesse de monter, j' en viens après lecture de propos récurents à me poser des questions, en lieu et place d' affirmations toutes faites et de psychologie de comptoir.

"Les fumeurs sont comme ci, les fumeurs sont comme ça, impossible de discuter avec un fumeur..." Etrangement, si le fait est qu' une portion encore trop importante de fumeurs se soucient peu du tabagisme passif, plus faute d' information que par volonté supposée de nuire, je connais beaucoup de fumeurs qui s' abstiennent de fumer quand cela gêne leur entourage. Qui plus est, les propos les plus violents à l' encontre des fumeurs sont souvent tenus par d' ex-fumeurs, qui pensent avoir la légitimité pour en parler en connaissance de cause puisqu' ils ont - pensent ils - fait partie de ceux-ci avant de renoncer à cette addiction. Or, quand ils pourchassent leurs anciens camarades de fumerie, pourchassent ils les enfumeurs qui portent atteinte à la santé des non fumeurs, ou généralisent ils à outrance la situation en pensant que tous les fumeurs sont ce qu' ils ont été, d' anciens fumeurs qui ont fumé plus que de raison partout où ils le voulaient, y compris au nez des non fumeurs, quand les lois n' existaient pas encore pour protéger ces derniers ? La repentance amène rarement à la raison. Si la lutte est juste, la fin de justifie pas les moyens, et la pertinence des propos avancés dépend certes de que nous sommes, mais aussi de ce que avons été, ou pas... Les ex-fumeurs ont le droit de lutter contre le tabac, pas de donner des leçons de civisme qu' ils pratiquent sur le tard.

"Nous ne prohibons pas la consommation de tabac, nous interdisons l' enfumage". Or le décrêt actuel, pourtant sévère, ne les satisfait pas. Reste le problême des habitations privées, qu' ils rêvent débarrassées de fumée gênant les voisins, l' habitacle des voitures, la rue et ses abribus, ses files d' attente, ses foules massées, ses entrées de bâtiment, et ces volutes qui piquent le nez des passants, à rêglementer. Pas de prohibition formelle donc, mais peut-être une volonté à long terme de tellement réduire les lieux et les occasions de fumer que le fumeur sera, de fait, mis littéralement au ban de la société. "La stratégie de l' étranglement dans une partie de go", me disait un camarade veguero. L' image me semble bien trouvée, et la stratégie est bien pensée car basée sur le long terme, et presque indolore... Dormez braves gens, ayez confiance, on s' occupe de vous ;)

"L' addiction enfin, plus forte que la raison, qui conditionne la vie de tous les fumeurs". Etant un ancien fumeur de cigarettes, je l' ai connue, mais je dois tempèrer le propos en reconnaissant qu' il existe aussi une frange non négligeable de fumeurs qui le font ponctuellement, par plaisir et non par besoin. A fortiori, je n' ai jamais entendu un amateur de cigare, ou un fumeur de pipe, me parler de besoin compulsif de s' envoyer sa dose de nicotine journalière. J' entends souvent parler de plaisir, d' arômes, de moments suspendus, de dégustation, jamais de drogue. Que ce soit mauvais pour la santé est une autre chose, et tous le savent (qui ne le sait pas aujourd' hui !?) puisque c' est martelé à juste titre partout jusque sur les boites de tabac et dans les magazines. Le terme générique de "fumeur" regroupe donc un ensemble de comportements trop varié pour être systématiquement utilisé de façon générale.

Ceci étant posé, c' est à chacun d' adapter sa pratique en fonction de son environnement, et par voie de conséquence d' imposer le respect qui nous est dû dès lors qu' on ne met pas en danger autrui.

J' ai dit !

N.B : je rappelle à tout à chacun que la plupart des associations anti-fumeurs sont financées par l' Etat et que nous avons, vous avez, en tant que citoyen et contribuable, un droit de regard critique quant à leurs actions.